Ce chapitre présente les exigences à satisfaire et les directives à suivre pour mettre en miroir des systèmes de fichiers à l'aide des méthodes d'installation JumpStart personnalisée ou Solaris Live Upgrade.
Ce chapitre comprend les rubriques suivantes :
Directives et exigences relatives aux répliques de bases de données d'état
Exigences et directives relatives aux miroirs et aux sous-miroirs
Conséquences de l'initialisation en mode monoutilisateur sur les volumes RAID-1
Pour de plus amples informations sur la planification de la création de systèmes de fichiers miroirs à l'aide de la méthode d'installation Solaris Live Upgrade, reportez-vous à la rubrique Directives générales pour la création de systèmes de fichiers miroirs.
Pour connaître la procédure de création de systèmes de fichiers miroirs avec la méthode d'installation JumpStart personnalisée, reportez-vous aux rubriques Mot-clé de profil filesys (création de systèmes de fichiers miroirs) et Mot-clé de profil metadb (création de répliques de bases de données d'état).
Pour créer des systèmes de fichiers miroirs sur des tranches spécifiques, les disques destinés à être utilisés pour la mise en miroir doivent être disponibles et directement reliés au système pendant l'installation.
Vous devez répartir les répliques de bases de données d'état sur des tranches, unités de disque et contrôleurs afin d'éviter les points de panne uniques. Vous souhaitez qu'une majorité de répliques survivent à la panne d'un seul composant. Vous pouvez perdre une réplique lorsqu'un périphérique échoue ; la panne peut par exemple engendrer des problèmes au moment de l'exécution du logiciel Solaris Volume Manager ou lors de la réinitialisation du système. Pour fonctionner, le logiciel Solaris Volume Manager requiert la disponibilité d'au moins la moitié des répliques, mais une majorité (la moitié plus une) pour être réinitialisé en mode multiutilisateur.
Pour de plus amples informations sur la création et l'administration des répliques de bases de données d'état, reportez-vous au document Solaris Volume Manager Administration Guide.
Avant de sélectionner les tranches des répliques de bases de données d'état, lisez attentivement les directives et recommandations suivantes :
Il est préférable de créer les répliques de base de données d'état sur une tranche dédiée d'au moins 4 mégaoctets par réplique. Si nécessaire, vous pouvez en créer sur une tranche destinée à faire partie d'un volume RAID-0 ou RAID-1. Les répliques doivent être créées avant d'ajouter la tranche au volume.
Par défaut, la taille d'une réplique de base de données d'état est de 4 Mo ou 8192 blocs de disques. Vos tranches de disques n'étant pas forcément aussi petites, vous pouvez les redimensionner en conséquence. Pour de plus amples informations sur le redimensionnement d'une tranche, reportez-vous à la rubrique “Administering Disks (Tasks)” in System Administration Guide: Basic Administration.
Vous pouvez créer des répliques de bases de données d'état sur des tranches non utilisées. La partie de la tranche réservée à la réplique ne doit être utilisée à aucune autre fin.
Vous ne pouvez pas créer de réplique de base de données d'état sur des systèmes de fichiers existants ou sur des systèmes de fichiers racine (/), /usr et swap. Vous pouvez si nécessaire créer une nouvelle tranche (dans la mesure où un nom de tranche est disponible) en allouant de l'espace à partir de swap ; placez ensuite les répliques de bases de données d'état sur cette tranche.
Lorsqu'une réplique de base de données d'état est placée sur une tranche faisant partie d'un volume, la capacité du volume est réduite par l'espace occupé par la ou les réplique(s). La taille de l'espace est arrondie à la limite du cylindre suivant et le volume ignore cet espace.
Avant de choisir le nombre de répliques de bases de données d'état, lisez attentivement les directives suivantes :
Il est recommandé de créer un minimum de 3 répliques de bases de données d'état et un maximum de 50 répliques par jeu de disques Solaris Volume Manager. Il est conseillé de suivre les directives indiquées ci-dessous.
Sur un système comportant une seule unité de disque : mettez les trois répliques sur une tranche.
Sur un système comportant deux à quatre unités de disque : mettez deux répliques sur chaque unité de disque.
Sur un système comportant cinq unités de disque ou plus : mettez une réplique sur chaque unité de disque.
L'ajout de répliques de bases de données d'état est susceptible d'améliorer les performances du miroir. En général, il convient d'ajouter deux répliques à chaque miroir ajouté au système.
Si votre volume RAID-1 est utilisé pour des E/S aléatoires de petite taille (par exemple pour une base de données), vérifiez votre nombre de répliques. Pour obtenir les meilleures performances, assurez-vous d'avoir au moins deux répliques supplémentaires par volume RAID-1 sur les tranches (et aussi de préférence sur les disques et contrôleurs) non connectées au volume RAID-1.
S'il existe plusieurs contrôleurs, les répliques doivent être réparties de façon aussi égale que possible. Cette stratégie permet de fournir une redondance en cas d'échec d'un contrôleur et d'équilibrer la charge. Si le contrôleur a plusieurs disques, au moins deux de ces disques doivent contenir une réplique.
Si vous travaillez sur des volumes RAID-1 (miroirs) et RAID-0 (concaténations à une seule tranche), lisez attentivement les directives ci-dessous.
La méthode d'installation JumpStart personnalisée et Solaris Live Upgrade prennent en charge un sous-ensemble des fonctions intégrées au logiciel Solaris Volume Manager. Si vous créez des systèmes de fichiers miroirs à l'aide de ces programmes d'installation, lisez attentivement les directives présentées ci-dessous.
Le terme volume RAID-0 peut se rapporter aux bandes de disques ou aux concaténations de disques. Les méthodes d'installation JumpStart personnalisée et Solaris Live Upgrade ne permettent de créer que des concaténations à une seule tranche. Vous ne pouvez pas créer de volumes de bandes RAID-0 au cours d'une installation ou d'une mise à niveau.
La méthode d'installation JumpStart personnalisée permet de créer jusqu'à deux sous-miroirs pour chaque miroir. La méthode d'installation Solaris Live Upgrade permet de créer jusqu'à trois sous-miroirs pour chaque miroir. Deux sous-miroirs fournissent en général une redondance des données suffisante pour la plupart des applications et les coûts en matière d'unité de disque sont moins élevés. Trois sous-miroirs permettent de déconnecter un sous-miroir pour effectuer une sauvegarde tandis que les deux autres assurent la redondance des données.
Si vous créez des systèmes de fichiers miroirs à l'aide de la méthode d'installation JumpStart personnalisée, il n'est pas nécessaire de créer les systèmes de fichiers à mettre en miroir avant le miroir.
Lors de l'attribution de noms aux volumes, respectez les règles ci-après.
Appliquez une méthode d'attribution de nom permettant de faire correspondre les numéros des tranches et des disques aux numéros des volumes.
Les noms de volumes doivent commencer par la lettre d suivie d'un nombre, par exemple : d0.
Solaris Volume Manager possède 128 noms de volume par défaut allant de 0 à 127. La liste suivante présente quelques exemples de noms de volumes :
périphérique /dev/md/dsk/d0 — volume du bloc d0 ;
périphérique /dev/md/dsk/d1 — volume du bloc d1.
Définissez des plages de valeurs pour chaque type de volume. Vous pouvez par exemple attribuer les numéros 0 à 20 aux volumes RAID-1 et les numéros 21 à 40 aux volumes RAID-0.
Au lieu de spécifier un nom de volume complet, tel que /dev/md/dsk/d1, il est souvent possible d'utiliser un nom abrégé, tel que d1.
Vous pouvez abréger les noms des tranches de disques physiques et des volumes Solaris Volume Manager. L'abréviation est le nom le plus court permettant d'identifier un périphérique de manière unique. Observez les exemples suivants.
Un volume Solaris Volume Manager peut être identifié par sa désignation dnum, ainsi /dev/md/dsk/d10 devient d10 par exemple.
Si un système possède un seul contrôleur et plusieurs disques vous pouvez utiliser t0d0s0, mais s'il contient plusieurs contrôleurs, vous devez utiliser c0t0d0s0.
Lorsque vous créez des volumes RAID-1 (miroirs) et RAID-0 (sous-miroirs) avec Solaris Live Upgrade personnalisé, vous pouvez laisser au logiciel le soin de détecter et d'assigner des noms de volumes ou attribuer ces noms vous-même. Si vous laissez le logiciel détecter ces noms, il attribuera le premier nom de miroir ou sous-miroir disponible. Si vous les assignez aux miroirs, choisissez des noms se terminant par zéro de façon à ce que l'installation puisse utiliser les noms finissant par 1 et 2 pour les sous-miroirs. Si vous les assignez aux sous-miroirs, choisissez des noms se terminant par 1 ou 2. Si les noms ne sont pas correctement attribués, le miroir risque de ne pas être créé. Si vous spécifiez par exemple un nom de miroir se terminant par 1 ou 2 (d1 ou d2), Solaris Live Upgrade ne parvient pas à créer le miroir si le nom de ce dernier correspond au nom d'un sous-miroir.
Dans cet exemple, Solaris Live Upgrade assigne les noms de volume. Les volumes RAID-1 d0 et d1 sont les seuls volumes utilisés. Pour le miroir d10, Solaris Live Upgrade prend d2 pour le sous-miroir du périphérique c0t0d0s0 et d3 pour le sous-miroir du périphérique c1t0d0s0.
lucreate -n newbe -m /:d10:mirror,ufs -m /:c0t0d0s0:attach -m \ /:c1t0d0s0:attach |
Dans cet exemple les noms de volumes sont assignés dans la commande. Pour le miroir d10, d11 est le nom du sous-miroir du périphérique c0t0d0s0 et d12 celui du sous-miroir du périphérique c1t0d0s0.
lucreate -n newbe -m /:d10:mirror,ufs -m /:c0t0d0s0,d11:attach -m \ /:c1t0d0s0,d12:attach |
Pour de plus amples informations sur les conventions d'attribution de noms de Solaris Volume Manager, reportez-vous au document Solaris Volume Manager Administration Guide.
Lorsque vous créez des volumes RAID-1 (miroirs) et RAID-0 (sous-miroirs) avec la méthode d'installation JumpStart personnalisée, vous pouvez laisser le logiciel détecter et assigner des noms de volumes aux miroirs ou attribuer vous-même ces noms dans le profil. Si vous laissez le logiciel détecter ces noms, il attribuera le premier numéro de volume disponible. Si vous assignez les noms dans le profil, choisissez des noms de miroirs se terminant par zéro de façon à ce que l'installation puisse utiliser les noms finissant par 1 et 2 pour les sous-miroirs. Si les numéros sont mal assignés, le miroir risque de ne pas être créé. Si vous spécifiez par exemple un nom de miroir se terminant par 1 ou 2 (d1 ou d2), Jumpstart ne peut pas créer le miroir si son nom correspond à celui d'un sous-miroir. Dans l'exemple de profil suivant, on assigne au miroir les premiers numéros de volume disponibles. Si le prochain miroir se terminant par zéro est d10, les noms d11 et d12 sont attribués aux sous-miroirs.
filesys mirror c0t0d0s1 /
Dans l'exemple de profil suivant, le numéro de miroir assigné dans le profil est d30. Les noms de miroirs sont assignés par le logiciel en fonction du numéro du miroir et des premiers sous-miroirs disponibles. Dans cet exemple, les sous-miroirs sont nommés d31 et d32.
filesys mirror:d30 c0t1d0s0 c0t0d0s0 /
Pour de plus amples informations sur les conventions d'attribution de noms de Solaris Volume Manager, reportez-vous au document Solaris Volume Manager Administration Guide.
Au moment du choix des disques et contrôleurs à utiliser pour mettre en miroir un système de fichiers, tenez compte des directives présentées ci-dessous :
L'utilisation de composants situés sur différents contrôleurs permet d'augmenter le nombre de lectures et d'écritures simultanées pouvant être effectuées.
Gardez les tranches des différents sous-miroirs sur différents disques et contrôleurs. Les données sont beaucoup moins bien protégées si les tranches de deux sous-miroirs (ou plus) du même miroir sont sur le même disque.
Il est préférable de répartir les sous-miroirs entre différents contrôleurs car ces derniers et les câbles qu'ils utilisent ont tendance à tomber en panne plus souvent que les disques. En procédant de la sorte, on accroît également les performances du miroir.
Utilisez le même type de disques et de contrôleurs pour un même miroir. Le niveau de performance des divers modèles ou marques de disques et de contrôleurs est variable, surtout s'il s'agit de périphériques de stockage SCSI anciens. L'utilisation de disques et de contrôleurs de qualité inégale sur un même miroir peut entraîner une dégradation importante des performances du système.
Au moment du choix des tranches à utiliser pour mettre en miroir un système de fichiers, tenez compte des directives présentées ci-dessous.
Tous les systèmes de fichiers, y compris racine (/), swap et /usr peuvent utiliser un miroir. Cela s'applique également à toute application, par exemple une base de données.
Veillez à ce que les tranches de sous-miroirs soient de taille égale. Des sous-miroirs de taille différente génèrent de l'espace disque non utilisé.
Si, sur votre système de fichiers en miroir, le premier sous-miroir ne démarre pas au cylindre 0, tous les autres sous-miroirs reliés ne doivent pas non plus démarrer sur ce cylindre. Si tel était le cas, le message d'erreur suivant apparaîtrait :
can't attach labeled submirror to an unlabeled mirror |
Les cylindres de démarrage ne doivent pas nécessairement être identiques pour tous les sous-miroirs, mais l'ensemble des sous-miroirs doit soit inclure, soit ne pas inclure le cylindre 0.
Si un système avec des miroirs pour les systèmes de fichiers racine (/), /usr et swap est initialisé en mode monoutilisateur, le système indique que ces miroirs requièrent une action de maintenance. Lorsque vous affichez ces miroirs à l'aide de la commande metastat, ces derniers, et probablement tous les miroirs du système, apparaissent à l'état « maintenance requise ».
Même si cette situation peut sembler présenter un danger potentiel, ne vous en inquiétez pas. La commande metasync -r, exécutée normalement à l'initialisation pour synchroniser les miroirs, est interrompue lorsque le système est initialisé en mode monoutilisateur. Après réinitialisation du système, cette commande s'exécute et resynchronise tous les miroirs.
Si cette interruption pose un problème, exécutez metasync -r manuellement.
Pour de plus amples informations sur la commande metasync, reportez-vous à la page de manuel metasync(1M) et au document Solaris Volume Manager Administration Guide.