Les classes d'objets permettent d'effectuer une série d'opérations sur un groupe d'objets de package lors de l'installation ou de la suppression. Vous attribuez des objets à une classe dans le fichier prototype. Une classe doit être attribuée à tous les objets de package, bien que la classe none soit utilisée par défaut pour les objets ne requérant aucune opération particulière.
Le paramètre d'installation CLASSES défini dans le fichier pkginfo correspond à la liste de classes à installer (y compris la classe none).
Les objets définis dans le fichier pkgmap appartenant à une classe non répertoriée dans ce paramètre du fichier pkginfo ne sont pas installés.
La liste CLASSES détermine l'ordre d'installation. La classe none, lorsqu'elle est présente, est toujours installée en premier et supprimée en dernier. Étant donné que les répertoires représentent la structure de prise en charge élémentaire de tous les autres objets d'un système de fichiers, ils doivent tous être attribués à la classe none. Des exceptions peuvent être faites mais en règle générale, la classe none est la plus sûre. Cette stratégie garantit que les répertoires sont créés avant les objets qu'ils contiennent. D'autre part, aucune tentative de suppression d'un répertoire n'est faite avant qu'il n'ait été vidé.
La section suivante décrit le déroulement des opérations système lors de l'installation d'une classe. Les opérations sont répétées une fois pour chaque volume d'un package à l'installation du volume en question.
La commande pkgadd crée une liste de noms de chemin.
La commande pkgadd crée une liste de noms de chemin sur lesquels le script d'action opère. Chaque ligne de la liste contient des noms de chemin source et de destination séparés par un espace. Le nom de chemin source indique où l'objet à installer réside sur le volume d'installation. Le nom de chemin de destination indique l'emplacement d'installation de l'objet sur le système cible. Le contenu de la liste est restreint par les critères suivants :
La liste ne contient que des noms de chemin appartenant à la classe associée.
Si la tentative de création des objets du package échoue, les répertoires, tubes nommés, périphériques en mode caractère, périphériques en mode bloc et liens symboliques sont inclus dans la liste avec comme nom de chemin source, /dev/null. En règle générale, ces éléments sont automatiquement créés par la commande pkgadd (s'ils n'existent pas encore) et il leur est attribué des attributs propres (mode, owner, group) tels qu'ils sont définis dans le fichier pkgmap.
Les fichiers liés dont le type est l ne sont en aucun cas inclus dans la liste. Les liens physiques de la classe donnée sont créés à l'étape 4.
Si aucun script d'action de classe n'est fourni pour l'installation d'une classe spécifique, les noms de chemin figurant dans la liste générée sont copiés du volume à l'emplacement cible approprié.
Si un script d'action de classe est présent, il est exécuté.
Le script d'action de classe est appelé avec l'entrée standard contenant la liste générée à l'étape 1. Si ce volume est le dernier du package ou si cette classe ne contient plus d'objets, le script est exécuté avec le seul argument ENDOFCLASS.
Même si aucun fichier standard de cette classe ne figure dans le package, le script d'action de classe est appelé au moins une fois avec une liste vide et l'argument ENDOFCLASS.
La commande pkgadd réalise un audit du contenu et des attributs, et crée des liens physiques.
Une fois l'étape 2 ou l'étape 3 exécutée avec succès, la commande pkgadd vérifie les informations du contenu et des attributs de la liste des noms de chemin. La commande pkgadd crée automatiquement les liens associés à la classe. Toute incohérence d'attributs des noms de chemin est corrigée dans la liste générée.
Les objets sont supprimés d'une classe après l'autre. Les classes existant pour un package mais non répertoriées dans le paramètre CLASSES sont supprimées en premier (par exemple, un objet installé à l'aide de la commande installf). Les classes répertoriées dans le paramètre CLASSES sont supprimées dans l'ordre inverse. La classe none est toujours supprimée en dernier. La section suivante décrit le déroulement des opérations système lors de la suppression d'une classe :
La commande pkgrm crée une liste de noms de chemin.
La commande pkgrm crée une liste des noms de chemin installés appartenant à la classe indiquée. Les noms de chemin auxquels un autre package fait référence sont exclus de la liste à moins que leur type de fichier ne soit e. Le type de fichier e signifie que le fichier doit être modifié lors de l'installation ou de la suppression.
Si le package à supprimer a modifié des fichiers de type e lors de l'installation, il ne doit supprimer que les lignes qu'il a ajoutées. Ne supprimez pas un fichier modifiable non vide. Supprimez les lignes ajoutées par le package.
Si aucun script d'action de classe n'est présent, les noms de chemin sont supprimés.
Si votre package ne contient aucun script d'action de classe de suppression pour la classe, tous les noms de chemin figurant dans la liste générée par la commande pkgrm sont supprimés.
Les fichiers de type e (modifiables) ne sont pas attribués à une classe ni à un script d'action de classe associé. Ces fichiers sont à ce stade supprimés, même si le nom de chemin est partagé avec d'autres packages.
Si un script d'action de classe est présent, il est exécuté.
La commande pkgrm appelle le script d'action de classe avec une entrée standard pour le script contenant la liste générée à l'étape 1.
La commande pkgrm réalise un audit.
Après avoir exécuté le script d'action de classe, la commande pkgrm supprime les références aux noms de chemin figurant dans la base de données du package, à l'exception de celles auxquelles un autre package fait référence.
Ce script d'action de classe définit un groupe d'opérations à exécuter pendant l'installation ou la suppression d'un package. Les opérations sont effectuées sur un un groupe de noms de chemin d'après leur définition de classe. Reportez-vous au Chapitre5Création d'un package : Études de cas pour consulter des exemples de scripts d'action de classe.
Le nom d'un script d'action de classe est basé sur la classe à laquelle il s'applique et la phase durant laquelle les opérations ont lieu, à savoir pendant l'installation ou la suppression du package. Les deux formats de nom sont indiqués dans le tableau suivant :
Format du nom |
Description |
---|---|
i.classe |
Opère sur des noms de chemin de la classe indiquée pendant l'installation du package. |
r.classe |
Opère sur des noms de chemin de la classe indiquée pendant la suppression du package. |
Par exemple, le nom du script d'installation d'une classe nommée manpage est i.pmanpage. Le script de suppression est nommé r.manpage.
Ce format de nom de fichier n'est pas utilisé pour les fichiers appartenant aux classes système sed, awk ou build. Pour plus d'informations sur ces classes spéciales, reportez-vous à Classes système spéciales.
Les scripts d'action de classe sont exécutés en tant que uid=root et gid=other.
Un script est exécuté pour tous les fichiers appartenant à la classe donnée sur le volume actuel.
Les commandes pkgadd et pkgrm créent la liste de tous les objets répertoriés dans le fichier pkgmap qui appartiennent à la classe. Pour cette raison, un script d'action de classe ne peut agir que sur les noms de chemin définis dans le fichier pkgmap qui appartiennent à une classe particulière.
Lorsqu'un script d'action de classe est exécuté pour la dernière fois (autrement dit, qu'aucun autre fichier n'appartient à cette classe), il est exécuté une fois avec l'argument de mots clés ENDOFCLASS.
L'interaction avec l'administrateur n'est pas autorisée lors de l'exécution d'un script d'action de classe.
Si l'installation d'un package a nécessité plusieurs volumes, le script d'action de classe est exécuté une fois sur chaque volume contenant au moins un fichier appartenant à une classe. Chaque script doit pour cette raison pouvoir être exécuté plusieurs fois. L'exécution répétée d'un script à partir de la même entrée doit produire les mêmes résultats que si le script était exécuté une seule fois.
Lorsqu'un fichier appartient à une classe associée à un script d'action de classe, le script doit installer le fichier. La commande pkgadd n'installe pas les fichiers pour lesquels un script d'action de classe existe, bien qu'elle vérifie leur installation.
Un script d'action de classe ne doit jamais ajouter, supprimer, ni modifier un nom de chemin ou un attribut système qui ne figure pas dans la liste générée par la commande pkgadd. Pour plus d'informations sur cette liste, reportez-vous à l'étape 1 de Traitement des classes pendant l'installation d'un package.
Lorsque votre script détecte l'argument ENDOFCLASS, placez des opérations posttraitement dans votre script, telle une opération de nettoyage.
L'interaction avec l'administrateur se limite au script request. Ne tentez pas d'obtenir des informations auprès de l'administrateur à l'aide d'un script d'action de classe.
Le système fournit quatre classes spéciales :
Offre un moyen d'utiliser les instructions sed pour modifier des fichiers lors de l'installation et de la suppression d'un package.
Offre un moyen d'utiliser les instructions awk pour modifier des fichiers lors de l'installation et de la suppression d'un package.
Offre un moyen de créer ou de modifier un fichier dynamiquement à l'aide de commandes Bourne shell.
Offre un moyen de conserver des fichiers qui ne doivent pas être remplacés lors de futures installations de packages.
Permet l'installation et la désinstallation automatisées des services SMF associés à un manifeste. La classe manifest doit être utilisée pour tous les manifestes SMF d'un package.
Si plusieurs fichiers d'un package nécessitent un traitement spécial pouvant être intégralement défini par les commandes sed, awk ou sh, l'installation est plus rapide avec les classes système qu'avec plusieurs classes et les scripts d'action de classe qui leur sont associés.
La classe sed offre un moyen de modifier un objet existant sur le système cible. Le script d'action de classe sed s'exécute automatiquement à l'installation en présence d'un fichier appartenant à la classe sed. Le nom du script d'action de classe sed doit être identique au nom du fichier sur lequel les instructions sont exécutées.
Un script d'action de classe sed fournit des instructions sed au format suivant :
Deux commandes indiquent à quel moment les instructions doivent être exécutées. Les instructions sed qui suivent la commande !install sont exécutées pendant l'installation du package. Les instructions sed qui suivent la commande !remove sont exécutées pendant la suppression du package. L'ordre dans lequel les commandes sont utilisées dans le fichier n'est pas important.
Pour plus d'informations sur les instructions sed, reportez-vous à la page de manuel sed(1) Pour consulter des exemples de scripts d'action de classe sed, reportez-vous au Chapitre5Création d'un package : Études de cas.
La classe awk offre un moyen de modifier un objet existant sur le système cible. Les modifications sont fournies sous forme d'instructions awk dans un script d'action de classe awk.
Le script d'action de classe awk s'exécute automatiquement à l'installation en présence d'un fichier appartenant à la classe awk. Un tel fichier contient des instructions pour un script de classe awk au format suivant :
Deux commandes indiquent à quel moment les instructions doivent être exécutées. Les instructions awk qui suivent la commande !install sont exécutées pendant l'installation du package. Les instructions qui suivent la commande !remove sont exécutées pendant la suppression du package. Ces commandes peuvent être utilisées dans un ordre quelconque.
Le nom du script d'action de classe awk doit être identique au nom du fichier sur lequel les instructions sont exécutées.
Le fichier à modifier est utilisé comme entrée de la commande awk et le résultat du script remplace en fin de compte l'objet d'origine. Aucune variable d'environnement ne peut être transmise à la commande awk avec cette syntaxe.
Pour plus d'informations sur les instructions awk, reportez-vous à la page de manuel awk(1).
La classe build crée ou modifie un fichier d'objets de package en exécutant des instructions Bourne shell. Ces instructions sont fournies en tant qu'objet de package. Les instructions s'exécutent automatiquement lors de l'installation si l'objet de package appartient à la classe build.
Le nom du script d'action de classe build doit être identique au nom du fichier sur lequel les instructions sont exécutées. Le nom doit également pouvoir être exécuté par la commande sh. Le résultat du script devient la nouvelle version du fichier à mesure qu'il est créé ou modifié. Si le script ne produit aucun résultat, le fichier n'est ni créé ni modifié. De ce fait, le script peut modifier ou créer le fichier.
Par exemple, si un package fournit un fichier par défaut, /etc/randomtable, qui n'existe pas encore sur le système cible, l'entrée du fichier prototype peut être comme suit :
e build /etc/randomtable ? ? ? |
L'objet de package, /etc/randomtable, peut être comme suit :
!install # randomtable builder if [ -f $PKG_INSTALL_ROOT/etc/randomtable ]; then echo "/etc/randomtable is already in place."; else echo "# /etc/randomtable" > $PKG_INSTALL_ROOT/etc/randomtable echo "1121554 # first random number" >> $PKG_INSTALL_ROOT/etc/randomtable fi !remove # randomtable deconstructor if [ -f $PKG_INSTALL_ROOT/etc/randomtable ]; then # the file can be removed if it's unchanged if [ egrep "first random number" $PKG_INSTALL_ROOT/etc/randomtable ]; then rm $PKG_INSTALL_ROOT/etc/randomtable; fi fi |
Reportez-vous au Chapitre5Création d'un package : Études de cas pour consulter un autre exemple utilisant la classe build.
La classe preserve conserve un fichier d'objets de package en déterminant si un fichier existant doit ou non être remplacé à l'installation du package. Deux des scénarios possibles avec l'utilisation du script de classe preserve sont :
Si le fichier à installer n'existe pas encore dans le répertoire cible, il est installé de la manière habituelle.
Si le fichier à installer se trouve déjà dans le répertoire cible, un message s'affiche pour vous en avertir et le fichier n'est pas installé.
Le résultat des deux scénarios est considéré comme positif par le script preserve. Un message d'erreur s'affiche uniquement dans le deuxième scénario si le fichier ne peut pas être copié dans le répertoire cible.
À compter de la version 7 de Solaris, le script i.preserve et une copie de ce script, i.CONFIG.prsv, sont fournis dans le répertoire /usr/sadm/install/scripts avec les autres scripts d'action de classe.
Modifiez le script pour indiquer le nom du ou des fichiers à conserver.
La classe manifest installe et désinstalle automatiquement les services SMF (Service Management Facility) associés à un manifeste SMF. Si vous n'êtes pas familier avec SMF, reportez-vous au Chapitre 17, Managing Services (Overview) du System Administration Guide: Basic Administration pour plus d'informations sur la gestion des services à l'aide de SMF.
Tous les manifestes de service contenus dans les packages doivent être identifiés avec la classe manifest. Les scripts d'action de classe qui installent et suppriment les manifestes de service sont inclus dans le sous-système du package. Lorsque la commande pkgadd(1M) est invoquée, le manifeste du service est importé. Lorsque la commande pkgrm(1M) est invoquée, les instances contenues dans le manifeste du service qui sont désactivées sont supprimées. Tous les services contenus dans le manifeste et pour lesquels il n'existe plus aucune instance sont également supprimés. Si l'option -R est ajoutée à la commande pkgadd(1M) ou pkgrm(1M), ces actions de manifeste de service sont effectuées à la prochaine réinitialisation du système avec cet autre chemin racine.
La portion de code suivante provient d'un fichier d'information de package et illustre l'utilisation de la classe manifest.
# packaging files i pkginfo i copyright i depend i preinstall i postinstall i i.manifest i r.manifest # # source locations relative to the prototype file # d none var 0755 root sys d none var/svc 0755 root sys d none var/svc/manifest 0755 root sys d none var/svc/manifest/network 0755 root sys d none var/svc/manifest/network/rpc 0755 root sys f manifest var/svc/manifest/network/rpc/smserver.xml 0444 root sys